jeudi 14 août 2014

Risque de contamination chimique et catastrophe écologique en Ukraine




La situation dans le Sud-est de l'Ukraine est au bord de la catastrophe industrielle. Près de la moitié du complexe économico-industriel de l'Ukraine est concentrée dans le Donbass. Toute usine ou fabrique peut sauter à tout instant étant donné les bombardements incessants. Il suffit qu'un tir guidé ou un obus égaré frappent un combinat chimique pour que le Sud-est de l'Ukraine devienne zone de terre brûlée.
 

Environ 4 000 entreprises industrielles sont implantées dans les régions de Donetsk et de Lougansk en proie à des combats acharnés. Chacune de ces entreprises représente une menace potentielle à l'écologie. Il est difficile d'évaluer les dimensions du préjudice qu'un seul obus peut provoquer. La pollution par des matières chimiques causera du tort à l'ensemble de l'écologie de la région, est persuadé le rédacteur en chef de la revue Ekologuiïa i juzn (l'écologie et la vie) Alexandre Samsonov :
« Dans les usines sidérurgiques on réalise souvent le recyclage de l'oxyde de soufre. Cela peut entraîner la pollution de l'air par des particules de poussière propagées par le vent. Si elles tombent dans l'eau, dans une source d'eau, les réserves d'eau seront contaminées. Cela sera une contamination durable des productions aussi bien sidérurgiques que chimiques. Pratiquement chaque grande entreprise abrite sur son territoire des réservoirs contenant des matières qu'il faut recycler ».
De telles substances représentent une menace cancérogène pour toute la population de la région. Le combinat chimique Stirol à Gorlovka dans la région de Donetsk est une bombe à retardement. Le 5 août, l'entreprise a été bombardée par des systèmes de missiles Ouragan et Grad, cinq missiles se sont abattus sur le territoire de l'usine où des quantités immenses de matières toxiques restent stockées, plus particulièrement des tonnes de « poison sanguin », le nitrochlorbenzène, souligne le directeur de l'Institut de la planification stratégique et de la prévision Alexandre Goussev :
« Le combinat Stirol fait partie des entreprises utilisant du nitrochlorbenzène dans la production. C'est une substance cristalline diluable dans l'eau appartenant à la deuxième classe de danger. Le propriétaire du combinat Dmitri Firtach a déclaré que l'entreprise avait été arrêtée au début de mai et qu'il n'y avait pratiquement plus de nitrochlorbenzène sur son territoire. Mais c'est un mensonge. De l'ordre de 12 000 tonnes de substances sont stockées sur le territoire du combinat. Outre le nitrochlorbenzène il s'agit des composés du mercure ».
En septembre 2011 l'administration de la région de Donetsk a signé un contrat avec une société israélienne prévoyant l'évacuation du nitrochlorbenzène de l'usine. Cependant le secrétaire de presse du groupe Pavel Brykov a déclaré récemment que des tonnes de ce « poison sanguin » mortel restaient stockés dans l'entreprise. En plus, il y a sur le territoire de Stirol environ 15 tonnes de TNT produit précédemment.
Le conduit d'ammoniac Togliatti-Odessa passe par Gorlovka. Il n'y a plus d'ammoniac, mais le tuyau contient des résidus du gaz technique. L'un et l'autre sont un tonneau à poudre qui explosera suite à un impact direct. Selon Alexandre Goussev une seule explosion dans Stirol produira une catastrophe écologique régionale :
« Le nitrochlorbenzène est une substance diluable dans l'eau, c'est pourquoi une fois pénétré dans le sol ou dans l'eau, il provoquera une grave contamination des eaux souterraines. Suite à leur passage, la superficie contaminée peut s'étendre au minimum à 300 kilomètres sur 300. C'est le minimum de ce qui pourra se produire suite à un accident dans cette entreprise. Si l'ampleur des bombardements ne diminue pas, le rayon va naturellement augmenter. Plusieurs rivières et les eaux de la mer d'Azov pourraient être contaminées et alors il faudra parler d'une catastrophe régionale et non pas locale. Un passage transfrontalier est possible ».
Les retombées des accidents dans les entreprises industrielles du Donbass peuvent toucher les pays voisins de l'Union européenne et la Russie, notamment la région limitrophe de Rostov. Le ministère des Ressources naturelles de Russie, conscient de cette menace écologique éventuelle, a placé sous un contrôle spécial la situation sur la frontière. Cependant l'unique moyen sûr de prévenir une catastrophe industrielle est d'arrêter les combats dans le Donbass.
 

Source : http://french.ruvr.ru/2014_08_14/Vie-empoisonnee-du-Donbass-Stirol-et-dautres-catastrophes-7159/

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