Aujourd’hui, la Libye est embourbée dans une guerre interne
entre les milices qui règnent en maître des lieux. Tripoli, Benghazi et
Misrata sont les théâtres de violents affrontements entre fractions
rivales qui se disputent le pouvoir, incarnés par un parlement très
fragile et qui n’a aucune capacité de faire régner l’ordre et la
sécurité.
Le « désordre » qui règne en Libye fait craindre le pire sur
les pays du Maghreb. Le chaos grandissant qui s‘installe dans
l‘ex-Jamahiria inquiète sérieusement les responsables maghrébins.
La situation en Libye, où les milices font la loi depuis la
chute du colonel Kadhafi, met les dirigeants des trois pays maghrébins
sur les dents. Le récent bombardement de Tripoli par des avions
« inconnus » a sonné l‘état d‘alerte maximum en Algérie, au Maroc et en
Tunisie. La France et les États-Unis ont-ils déjà répondu à l‘appel
lancé par le parlement pour une intervention étrangère en Libye dans le
but de protéger la population civile prise entre les feux des
belligérants qui se disputent le pouvoir ?
Les deux puissances ont démenti et se sont dites étrangères aux
raids qui ont visés la capitale libyenne. Qui a bombardé Tripoli ? Des
chasseurs de l‘aviation libyenne ? Peu probable en raison de l’absence
de toute autorité civile ou militaire à Tripoli ; depuis des mois,
le pays n‘a plus de gouvernement qui puisse ordonner ce genre
d‘opérations, qui exigent une minutieuse préparation au sol et dans les
airs.
Le suspense a été levé avant hier, mardi. Le général Khalifa
Hattar, officier libyen dissident, a annoncé être à l‘origine du
bombardement de Tripoli. Les autorités libyennes, elles, soutiennent que
les avions sont étrangers. D’où viennent alors ces avions qui n‘ont pas
été signalés ou interceptés par les Libyens où les autorités du pays
lorsqu‘ils survolaient l‘espace aérien du ou des pays traversés ?
Les informations parues dans la presse algérienne et
tunisienne, qui ont évoquées des tunnels creusés en divers endroits des
frontières algéro-libyennes et tunisiennes malgré les démentis par les
responsables tunisiens, ont fait monter d‘un cran la vigilance et
renforcé les dispositifs de sécurité déployés par les pays du Maghreb,
en particulier au Maroc, en Algérie et en Tunisie, notamment après des
informations américaines fournies à la mi-août aux différentes capitales
de ces pays.
Quoiqu’il en soit, les menaces terroristes sont prises au
sérieux par les responsables algériens, marocains et tunisiens. Les
rumeurs se multiplient sur des menaces islamistes de djihadistes liés à
Al-Qaïda – voire à l‘État islamique – qui prépareraient une campagne
d‘attentats à partir de la Libye.
Source : http://croah.fr/revue-de-presse/lalgerie-le-maroc-et-la-tunisie-en-alerte-maximale/
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