« Une nouvelle page remarquable de l’histoire militaire allemande » a été ouverte à Stadtallendorf dans le Land de Hessen, écrit le quotidien Die Welt.
Une unité militaire néerlandaise est passée aux ordres
du commandement d’une unité militaire allemande au terme d’une cérémonie
solennelle. C’est pour la première fois qu’on voit un Etat européen
renoncer à l’un des éléments clés de sa souveraineté, font remarquer les
experts interrogés par le quotidien.
L’armée de terre
allemande compte jouer le rôle d’« inspirateur et pionnier » dans le
développement de la coopération militaire européenne, écrit le général
Kasdorf. Aujourd’hui, dit-il, les militaires allemands tournent leur
regard vers le sud et l’est du continent en aspirant, tout comme les
Pays-Bas, à une coopération avec l’Autriche et la Pologne. Die Welt cite
à ce propos Hans-Peter Bartels, président de la commission de la
Défense du Bundestag, qui a déclaré que « l’heure est venue de prendre
enfin des mesures concrètes pour créer une armée européenne commune ».
L’expérience de l’armée de terre est transposable à la marine de guerre,
a insisté M. Bartels qui estime que la création d’équipages communs de
navires de guerre est tout à fait envisageable.
On
comprend l’enthousiasme des ministres de la Défense ainsi que celui des
politiques et généraux allemands et néerlandais quant aux mesures
concrètes visant une intégration militaire. Mais il ne s’agit que des
détails de l’édifice de la future armée européenne, si un tel édifice
est créé en jour. Pour le moment les propositions allant dans ce sens
restent dans l’ombre des projets stratégiques des Etats-Unis et de
l’OTAN. Il y a d’ailleurs peu de chances qu’elles puissent devenir un
jour réalité, dit Igor Korottchenko, expert militaire et rédacteur en
chef de la revue Défense nationale.
« Ce
n’est pas pour la première fois que l’UE manifeste son désir et sa
volonté de mener des opérations militaires. Mais l’Europe ne peut pas le
faire toute seule parce que ce sont précisément les Etats-Unis qui, au
sein de l’Alliance atlantique, ont pour rôle de proposer et de financer
une telle ou telle opération militaire. Quant à l’Europe, ses
possibilités sont certes limitées ».
On remarquera
que ces derniers temps la défense constitue l’un des points les plus
importants sur l’ordre de jour européen. Bruxelles imite pratiquement à
l’identique son principal partenaire de l’OTAN en alimentant les
craintes de la prétendue « agression » russe. Les sanctions contre la
Russie, la levée de l’embargo sur les livraisons d’armes et le transfert
de technologies à l’Ukraine en pleine guerre civile s’inscrivent bien
dans cette lignée. Un petit détail intéressant : un lion est représenté
sur les armes des Pays-Bas alors que le Bundestag a choisi l’aigle comme
son « patron ». Un griffon, lion à la tête d’aigle, a été choisi comme
symbole de la nouvelle unité mlitaire. Dans les mythes les griffons
peuvent être soit porteurs du bien, soit animaux féroces qu’aucune force
ne peut arrêter. Mais ce n’est là qu’un petit détail curieux.
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