L'armée
marocaine a positionné des systèmes de défense aux quatre coins du
pays. Les médias nationaux craignent une menace terroriste.
Le Maroc se trouve en état d’alerte terroriste. Des
dispositifs militaires ont été déployés en de nombreux lieux
stratégiques et sensibles du pays. Les mouvements de l’armée n’ont pas
échappés aux yeux des habitants. Depuis quelques jours, les médias
locaux s’interrogent sur cet impressionnant ballet d’armement et de
troupes aux quatre coins du Maroc.
A Casablanca, la capitale économique, les forces armées
royales (FAR) ont investi le quartier de la corniche en bord de mer près
du phare El Hank, à deux pas de la Mosquée Hassan II. "Les environs ont
pris des airs de caserne militaire", a indiqué aux Echos une source
locale. Des camions, des tentes, des batteries de missiles sol-air et
des canons pointés vers l’Atlantique y ont élu domicile. En témoigne une
vidéo filmée par un passant et postée sur Youtube.
A Tanger, des riverains ont filmé un convoi transportant
des batteries aériennes qui seraient de type M167 Towed Vulcan à longue
portée.
L'aéroport de Marrakech-Ménara se trouve lui-aussi doté
d'un dispositif de protection conséquent.
Une vidéo tournée aux abords
du site montre la présence de batteries antiaériennes Type 90 Skyguard,
identiques à celles observées à Casablanca.
La raffinerie pétrolière de La Samir à Mohammedia
bénéficierait elle-aussi du même traitement, selon une source locale.
Des tanks, des batteries de missiles et des troupes présentes en nombre
encercleraient ce fleuron industriel précieux pour l'approvisionnement
en carburants du Maroc.
Silence radio des autorités
Les Marocains, spectateurs de ce déploiement militaire,
n'ont jusqu'à présent reçu aucune explication de la part des autorités.
Seuls les médias du pays ont relayés cette actualité, mais sans pour
autant vérifier toutes les informations avancées. « Ce dispositif est
très visible. Tout le monde le voit. Mais le problème, c’est que les
gens n’ont pas une information officielle qui donne une explication
exacte à ce qui se passe. », a déclaré à RFI
Mokhtar Oumari, rédacteur en chef du quotidien Akhbar el Youm. « C’est
un message clair que les autorités essaient de montrer comme quoi elles
sont prêtes à faire leur travail et à défendre les sites stratégiques du
pays. Mais est-ce que c’est l’explication ? Est-ce que c’est la seule ?
C’est la question qu’on se pose tous. »
Le journal Assabah justifie une telle activité des Forces
armées royales (FAR) suite « aux menaces de l'organisation terroriste
d'Abu bakr al Baghdadi - l'Etat islamique ». Le média ajoute que des
militaires partis en congé ont été rappelés. De son côté, le quotidien
Al Ahdath déclare qu'Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) constitue la
cause de l'état d'urgence. Al Massae, quant à lui, affirme dans un
article titré « Etat de vigilance élevé pour une surveillance étroite de
l’espace aérien marocain » que les tours de contrôles des aéroports ont
reçu l'ordre de contrôler avec vigilance les autorisations de vol des
avions civils. Le site d'information en ligne Le 360 précise que
l'espace aérien national est sous contrôle strict des FAR qui disposent
notamment « de missiles air-air, air-sol et des systèmes de repérage,
d'identification et de radars ultra sophistiqués. »
Le 14 août dernier, les hommes de la Brigade nationale de
la police judiciaire (BNPJ) ont démantelé une cellule terroriste de neuf
membres actifs à Tétouan, Fès et Fnideq. Ils étaient en charge de
recruter et de verser des fonds pour l'organisation djihadiste de l'Etat
Islamque en Irak et au Levant (EIIL). Par la suite, un communiqué du
ministère marocain de l'Intérieur a précisé que les personnes arrêtées
s'apprêtaient à commettre des actes de terrorisme au Maroc, mentionnant
aussi que l'une d'entre elles avait suivi un entraînement dans un camp
de l'Etat Islamique pour apprendre à fabriquer des engins explosifs.
Une menace bien présente au Maghreb
Le journal algérien Al-Fajr a annoncé que des djihadistes
libyens, dont les brigades de Zentane, ont pris le contrôle de certains
avions dans les combats à l'aéroport de Tripoli. La semaine dernière,
une communication conjointe des autorités américaines, algériennes,
égyptiennes, tunisiennes et marocaines ont alerté sur les « dangers
sécuritaires et politiques auxquels fait face la Libye », appelant à un
cessez-le-feu immédiat et à des négociations pour résoudre le conflit le
plus tôt possible.
Lundi 18 août, l'agence Reuters a confirmé les craintes
sur la situation sécuritaire sensible du Maghreb. Relayant une
information de la chaîne télévisée nationale libyenne, des avions de
guerre non-identifiés ont été localisés en vol au-dessus de Tripoli
Source : http://www.agenceinfolibre.fr/info/larmee-marocaine-se-place-en-etat-durgence/
Aucun commentaire:
Publier un commentaire