Le
Front national sort grand vainqueur en France des élections européennes
avec environ 25 % des voix, une percée historique qui relègue l'UMP à
près de cinq points derrière (20 %-21 %) et lamine le Parti socialiste
au pouvoir, crédité selon les estimations de son plus mauvais score dans
un scrutin européen.
Malgré une abstention notable (autour de
57 %), le « 21 avril européen » redouté par la gauche au pouvoir et la
droite républicaine est advenu, l'extrême droite s'imposant comme la
première force politique en France et mettant fin au bipartisme.
Le
21 avril 2002, le candidat socialiste avait été éliminé au premier tour
de la présidentielle, laissant le président sortant Jacques Chirac
affronter Jean-Marie Le Pen.
« C'est un choc, un séisme », « un moment grave pour la France et pour l'Europe », a souligné le premier ministre Manuel Valls.
À
l'issue d'un scrutin souvent considéré en France comme un « vote
défouloir », le FN devrait quadrupler son score des européennes de 2009,
où il avait recueilli 6,34 % des voix et gagné trois sièges au
Parlement européen.
Il glanerait de 22 à 25 sièges sur les 74
eurodéputés que la France envoie à Strasbourg. La présidente du parti,
Marine Le Pen, a pour objectif de créer un groupe parlementaire avec les
autres partis souverainistes et eurosceptiques européens.
Les
règles européennes imposent un nombre minimal de 25 députés européens,
issus d'au moins sept États membres, pour obtenir le statut de groupe
politique.
Le vote français témoigne à la fois d'un climat de défiance aiguë envers l'exécutif et d'un euroscepticisme grandissant.
Le FN demande la dissolution de l'assemblée
« C'est
une défaite pour l'UMPS, c'est une déroute », a déclaré Jean-Marie Le
Pen qui reconquiert avec sa fille Marine, notamment, un siège au
Parlement de Strasbourg.
La présidente du FN a demandé à François
Hollande la dissolution de l'Assemblée nationale pour qu'elle soit
« représentative du peuple et à même de mener la politique
d'indépendance que le peuple a choisie ce soir ».
L'UMP, qui
entendait conforter son statut de première opposante en sortant premier
des urnes, est nettement devancé avec 20 à 21 % des voix, selon les
estimations Ifop, TNS-Sofres, CSA. Première en 2009, elle avait obtenu
27,88 % et 29 sièges.
Le verdict est rude pour son président
Jean-François Copé, qui comptait rééditer le succès des municipales de
mars pour conforter sa place à la tête de la formation de droite et
échapper à la vindicte de ses pairs quant aux soupçons de malversations
financières entachant son mandat.
Plusieurs responsables du
mouvement, dont Alain Juppé et Bruno Le Maire, ont réclamé dès dimanche
soir une refonte de l'UMP, « une gouvernance plus collective » et « une
transparence » absolue sur les pratiques et la gestion du parti.
« C'est
pour notre famille politique une grande déception, c'est aussi
l'expression d'une gigantesque colère », a dit Jean-François Copé sur
France 2. Il a dit prendre sa « part » de l'échec, mais a appelé sa
famille à « méditer la nécessité de se rassembler ».
Le Parti
socialiste s'achemine vers le pire résultat à un scrutin européen après
les 14,5 % de 1994 (14,1 % à 14,5 %, selon les estimations). Les
centristes réussissent leur premier test national depuis la fusion de
l'UDI et du MoDem en novembre 2013 en dépassant les 10 %.
Les
écologistes sont crédités de 9 à 10,3 % des voix (contre 16,28 % en
2009) et le Front de gauche réalise un score identique à celui du
précédent scrutin (autour de 6,5 %).
« Une tragédie démocratique »
La
ministre de l'Écologie Ségolène Royal a parlé d'« un choc profond ».
« Ce soir, nous avons un gagnant et beaucoup de perdants » dont
« l'image de la France et l'Europe elle-même », a commenté le ministre
des Affaires étrangères Laurent Fabius. « C'est plus qu'un
avertissement, c'est vraiment un séisme ». « C'est une tragédie
démocratique », a déclaré Rama Yade, vice-présidente de l'UDI. « Une
décomposition de la vie politique française », a jugé le président du
MoDem, François Bayrou.
« La France est entrée en éruption
volcanique », a affirmé pour sa part Jean-Luc Mélenchon, coprésident du
Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Le député socialiste Jean-Marc
Germain, l'un des 41 « frondeurs » à avoir voté contre le plan
d'économies de Manuel Valls, a écrit sur Twitter : « Le 25 mai est un 21
avril puissance 2 ».
« Si on ne change pas, on est assuré d'un désastre », a estimé Jean-Luc Mélenchon.
« Ce
qui s'est passé aux municipales n'a pas été entendu et aujourd'hui, il
se manifeste quelque chose de très fort, comme un malaise, une
incompréhension », a réagi sur TF1 Emmanuelle Cosse, secrétaire
nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV).
Au-delà de la
composition du prochain Parlement, ces élections auront indirectement
pour enjeu la désignation du président de la Commission européenne, bras
exécutif de l'UE.
Le candidat du Parti populaire européen (PPE,
centre droit), Jean-Claude Juncker, est en bonne position pour remplacer
José Manuel Barroso si les dirigeants européens, qui se réunissent
mardi soir à Bruxelles, respectent le verdict des urnes.
François
Hollande a dit qu'il s'y plierait, mais la chancelière Angela Merkel et
le premier ministre britannique David Cameron veulent garder leur
liberté de manœuvre.
Source : http://actualites.ca.msn.com/grands-titres/%C3%A9lections-europ%C3%A9ennes%C2%A0-score-historique-pour-le-front-national
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