
On
estime entre 500.000 et 900.000 le nombre d’enfants en Chine qui sont
atteint du virus HIV. Faut-il créer des écoles spéciales pour eux ?
Cette question est beaucoup discutée dans la société chinoise à l’heure
actuelle.
Peng Liyuan, la première dame de Chine, a soutenu le
travail du premier établissement de ce type. Cependant, les experts
chinois sont loin d’être unanimes sur la nécessité de créer séparément
des écoles spéciales pour les enfants séropositifs.
La
plupart des parents chinois n’accepteraient pas que leurs enfants
puissent se retrouver dans la même classe avec des enfants atteints du
virus HIV. Telle est la conclusion faite par le journal chinois Global Times.
Les écoles chinoises trouvent des prétextes divers et variés pour
refuser ces enfants au sein de leurs établissements. Et si le diagnostic
est connu lorsque l’enfant est déjà à l’école, les directeurs des
écoles exigent l’exclusion des enfants séropositifs. Ainsi les enfants
malades se retrouvent isolés, et souffrent de la discrimination de la
part de leurs camardes de classe et des enseignants.
En
2006, l’école « Ruban rouge » a ouvert ses portes près de l’hôpital de
la ville de Linfen, dans la province dans un hôpital du Shanxi. A ce
jour, c’est le seul établissement scolaire en Chine pour les enfants
séropositifs. Selon son fondateur et directeur Guo Xiaoping, tout a
commencé par le cas d’une fille, qui, après son traitement, a refusé de
retourner à l'école et est restée vivre à l'hôpital. Pour que cette
file, ainsi que d’autres enfants qui se sont retrouvés dans le même cas,
arrêtent de penser à leur maladie et puissent recevoir normalement
l’enseignement secondaire, Guo Xiaoping a décidé de leur donner des
cours. Ce sont des médecins et des infirmiers de l’hôpital qui sont
devenus les premiers enseignants du nouvel établissement. Ils ont
dépensé leur propre argent pour acheter des livres et des manuels
scolaires, ont accroché un tableau dans une chambre d’hôpital et apporté
dans cette chambre quatre tables et des bancs.
Un an
plus tard, cette salle de classe improvisée faisait difficilement entrer
16 élèves. Puis Guo Xiaoping a décidé d'ouvrir « une vraie école » pour
ses élèves. Mais ce ne fut pas si simple. Sans licence, cette école
était considérée en Chine comme illégale et elle ne pouvait pas
bénéficier du financement gouvernemental.
C’est la
visite de Peng Liyuan, l’épouse du chef d’Etat chinois Xi Jinping, qui a
changé complètement la vie des élèves. Peng, devenue par la suite la
première dame de Chine, l’a visitée en 2011. Grâce à son aide, tous les
obstacles bureaucratiques à la création de l’école ont pu être
surmontés. L'école a reçu le certificat d’enseignement nécessaire à son
fonctionnement, et a commencé à bénéficier du financement de l’Etat.
Néanmoins,
tous les experts chinois ne sont pas d’accord que la création de ce
genre d’établissements soit une bonne idée. Selon Du Cong, le créateur
de la fondation caritative Zhixin, malgré les avantages qu’apporte cette
école, il n’est pas souhaitable de copier ce modèle à l’échelle
nationale. Du Cong estime que la formation des enfants infectés par le
virus HIV dans des établissements séparés et fermés va sensiblement
compliquer leur intégration dans la société par la suite. L'expert se
dit également préoccupé par le fait que la création des écoles pour les
enfants séropositifs puisse envoyer un « mauvais signal » à la société
chinoise, l’incitant à « évincer » ces enfants des établissements
d'enseignement ordinaires.
La fondation Zhixin a opté
pour une solution différente. Elle fournit non seulement une aide
financière aux enfants infectés par le virus, mais assiste aussi
juridiquement les familles de ces enfants, leur aide à régler les
différends avec la direction des écoles, rappelant aux fonctionnaires
chinois que la discrimination d’enfants malades est illégale en Chine.
Selon
les médias chinois, c’est dans les régions pauvres et économiquement
sous-développées de la Chine que la vie des enfants séropositifs est la
plus dure. La pauvreté et la discrimination de la part de la société
augmentent la pression psychologique sur les enfants atteints du virus
HIV, qui, en plus de leur maladie souffrent de la précarité et de la
dépression liée à l’isolement.
La discrimination à
l'égard des enfants infectés par le HIV et le SIDA est toujours un fait
commun en Chine. Les experts chinois appellent la société à prêter
davantage d’attention à ces enfants, car ils ont besoin d’une aide
psychologique et financière, sans laquelle ils ne pourront pas devenir
des membres de la société à part entière.
Source : http://french.ruvr.ru/2014_05_25/Des-ecoles-privees-pour-les-enfants-seropositifs-en-Chine-9338/
Source : http://french.ruvr.ru/2014_05_25/Des-ecoles-privees-pour-les-enfants-seropositifs-en-Chine-9338/
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