samedi 17 mai 2014

Catastrophe minière en Turquie : 301 morts

Explosion dans une mine à Soma (© Yasin Akgul/Depo Photos/Reuters) 
Les secouristes turcs ont évacué samedi les corps des dernières victimes de la catastrophe minière de Soma, portant son bilan définitif officiel à 301 morts, sur fond de violentes critiques contre le régime du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Au terme de quatre jours d'opérations rendues difficiles par les incendies et la présence de gaz toxique, les dépouilles de deux «gueules noires» encore bloquées sous terre ont été remontées à la surface par des sauveteurs et les mineurs, qui ont dans la foulée commencé à déserter les abords du puits dévasté.
«La mission de sauvetage a été menée jusqu'à son terme. Il n'y a désormais plus aucun mineur au fond de la mine», a brièvement déclaré sur place le ministre de l'Énergie Taner Yildiz qui devait tenir une conférence de presse en fin d'après-midi.
L'accident du 13 mai, le plus meurtrier de l'histoire minière de la Turquie, a déclenché une vague d'indignation contre l'entreprise Soma Kömür Isletmeleri, accusée d'avoir privilégié la rentabilité au détriment de la sécurité de ses salariés, et relancé la colère contre le régime islamo-conservateur, soupçonné d'avoir couvert cette course au profit.
Vendredi, 16 mai, les forces de l'ordre ont violemment dispersé, à grand renfort de gaz lacrymogènes et de canons à eau, 10 000 personnes qui s'étaient rassemblées à Soma pour exiger la démission du gouvernement de M. Erdogan.
«Le charbon ne pourra pas réconforter le cœur des enfants de ceux qui sont morts à la mine», proclamait une banderole déployée par les manifestants.
Vingt-quatre heures après ces violents incidents, la situation était toujours tendue dans cette ville de l'ouest de la Turquie, quadrillée par d'importants effectifs de police.
Selon l'Association des avocats, au moins 36 personnes, dont 8 avocats, ont été interpellées samedi pour avoir tenté de faire une déclaration publique, en violation d'un ordre du gouverneur interdisant tout rassemblement.
Même s'il a promis de faire «toute la lumière» sur ses causes, M. Erdogan a d'ores et déjà imputé cette catastrophe d'un autre âge à la seule fatalité, balayant d'un revers de main toutes les accusations de négligence.
«Les accidents sont dans la nature même des mines», a-t-il plaidé.
Mais à quinze jours du premier anniversaire de la vague de contestation antigouvernementale de juin 2013, cette ligne de défense a alimenté une nouvelle fronde contre son gouvernement, dans un climat de tensions politiques exacerbé.

Source : http://actualites.ca.msn.com/catastrophe-mini%C3%A8re-en-turquie-301-morts

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