jeudi 18 juin 2015

l'auteur présumé de la tuerie de Charleston arrêté

Des hommes forment un cercle de prière après une fusillade dans une église de Charleston, en Caroline du Sud.

Activement recherché par une centaine de policiers depuis plusieurs heures, le présumé auteur de la fusillade survenue dans une église de Charleston, en Caroline du Sud, a été arrêté à Shelby, en Caroline du Nord, un peu avant midi.
Dylann Roof, 21 ans, est soupçonné d'avoir ouvert le feu dans l'église historique Emanuel African Methodist Episcopal Church, faisant neuf victimes.
C'est le signalement d'un citoyen qui a mené à l'arrestation du suspect, a expliqué le chef de la police de Charleston, Gregory Mullen. Un citoyen a alerté la police en raison du comportement louche d'un individu. Prétextant un contrôle routier, un policier a intercepté le suspect qui s'est avéré coopératif, selon le chef Mullen.
M. Mullen croit que le suspect a agi seul.
Des agents du FBI avaient plus tôt identifié le suspect, originaire de la région de Columbia, la capitale de la Caroline du Sud. Les photos diffusées par la police montraient un homme blanc d'environ 1,80 m portant un jean et des bottes. Une autre photo montrait la petite voiture de couleur foncée qui lui a servi à prendre la fuite.
L'oncle du suspect, Carson Cowles, a indiqué à l'agence Reuters qu'une perquisition avait eu lieu, jeudi matin, au domicile de la mère du jeune homme. Décrivant son neveu comme un jeune homme réservé, M. Cowles a précisé que Roof avait reçu un pistolet de calibre 45 pour son anniversaire.
Dylann Roof a toutefois dû faire face à la justice à deux reprises au cours de la dernière année pour une affaire de drogue et une autre pour violation de la propriété privée.

Un crime raciste

Arborant une coupe champignon, Dylan Roof apparaît sur la photo de son compte Facebook vêtu d'un blouson où figurent les drapeaux de l'Afrique du Sud, sous le régime de l'apartheid, et de l'ancienne Rhodésie, devenue le Zimbabwe. Ces deux régimes sont admirés par les suprémacistes blancs américains.
Le département américain de la Justice a ouvert une enquête fédérale pour « crime haineux ». Une telle enquête implique la division « Droits civiques » du Département de la Justice, le FBI et le bureau local du Département fédéral de la Justice. Cette enquête sera menée « parallèlement et en coordination avec celle de l'État de Caroline du Sud ».
Le tueur s'est assis dans l'église historique de Charleston, fréquentée par la communauté noire de la région, où il a participé à l'étude de la Bible pendant près d'une heure avant d'ouvrir le feu sur les fidèles, vers 21 h mercredi soir. Il a pris le temps d'expliquer son geste à ses victimes avant de leur tirer dessus à bout portant. Il aurait rechargé son arme à cinq reprises, semant la mort et la terreur, avant de prendre la fuite.
L'individu a tué neuf personnes - six femmes et trois hommes - en plus d'en blesser une dixième. Le pasteur de l'église, Clementa Pinckney, qui était également sénateur de l'État de Caroline du Sud, est au nombre des victimes. 

Une église historique

L'église Emanuel AME a été fondée en 1816. Elle a été incendiée en 1822 lorsque l'un de ses fondateurs, Denmark Vesey, a tenté d'organiser une révolte d'esclaves. Les propriétaires terriens ont incendié l'édifice à la suite de l'échec du soulèvement.
Martin Luther King y a prononcé un discours dans les années 1960. 

Un acte « intolérable et incroyable »

Le président américain, Barack Obama, a exprimé sa colère à la suite du massacre de Charleston. M. Obama s'est dit convaincu que les Américains sauront s'unir - toutes races confondues - contre les réminiscences des vieilles haines raciales exprimées par cette violence insensée.
M. Obama a invité ses concitoyens à réfléchir sur la place des armes dans leur société à la suite de la tuerie de Charleston. « Nous devrons nous rendre à l'évidence que ce type de violence ne survient pas dans les autres pays développés », a déclaré M. Obama en réaction au meurtre des neuf personnes dans une église méthodiste de la Caroline du Nord.
Précisant que l'heure était au recueillement, M. Obama a précisé que sa femme, Michelle, et lui connaissaient le pasteur assassiné dans cette église historique.
« La seule raison pour laquelle une personne peut entrer dans une église et abattre des gens en train de prier est la haine », a estimé Joe Riley, le maire de Charleston, dénonçant devant la presse un acte « intolérable et incroyable ».
Un peu plus tôt, une alerte à la bombe a été lancée près du lieu de la fusillade. Les personnes qui se trouvaient dans le secteur ont été priées par la police de se tenir à l'écart.
Les meurtres de Charleston surviennent à un moment où les États-Unis sont ébranlés par une série d'homicides à caractère racial.
La région de Charleston a notamment été secouée par l'un de ces événements tragiques lorsqu'un policier blanc, Michalel Slager, a abattu Walter Scott de plusieurs balles dans le dos. L'homme noir, non armé, tentait de s'enfuir lorsque le policier a ouvert le feu pour l'abattre de plusieurs balles dans le dos.
Le policier a été accusé de meurtre, mais les tensions raciales demeurent vives.
Plusieurs politiciens ont réagi à la nouvelle dans la nuit. Le candidat républicain à la présidentielle Jeb Bush, qui a annulé une visite jeudi à Charleston à la suite des événements, a indiqué sur Twitter que ses pensées et prières « vont aux individus et aux familles touchées par les tragiques événements ».
« Des nouvelles terribles de Charleston - mes pensées et mes prières sont avec vous tous », a aussi tweeté Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle, qui était en réunion électorale à Charleston mercredi. 

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/international/2015/06/18/001-fusillade-charleston-caroline-sud.shtml

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